L’exposition regroupe une sélection de photos que Raphael Gonnet a prises lors d’un récent voyage en Algérie chez son oncle, le Père Raymond, qui vit dans ce pays depuis 50 ans. A travers ces photos, ces visages, Raphaël a voulu que l’on devine son oncle tel qu’il est, par son action et par ce qu’il partage avec ces personnes. Respectant son humilité, Raphaël a fait le choix de le montrer assez peu, mais le Père Raymond est en fait très présent derrière chacune de ces photos dont il est le fil conducteur.

Raphaël l’a surtout suivi dans le centre culturel El Amel (« Espoir » en arabe) que Raymond a créé il y a 25 ans à Mascara en transformant son église qui n’accueillait plus aucun fidèle, faute de chrétiens dans la ville. Ce centre est avant tout un lieu d’apprentissage (cours de soutien scolaire, de couture, de cuisine…), mais c’est aussi un lieu de rencontres et d’échanges pour les habitants du quartier. Il donne également accès à un dispensaire, à des conférences et à une bibliothèque universitaire proposant des milliers d’ouvrages aux étudiants de la ville.

Raphaël a également suivi son oncle lors de ses visites chez des personnes qu’il accompagne dans la région de Mascara. Le Père Raymond les écoute, passe du temps avec elles et leur apporte une aide morale et matérielle.

En se fondant dans le paysage avec discrétion et empathie, Raphaël a su convaincre toutes ces personnes de se laisser prendre en photo. La sincérité de sa démarche humaniste et artistique ne fait aucun doute.

Les photos de Raphaël nous questionnent sur ce que peut être la vie d’un prêtre en pays musulman. On le comprend, la vocation du Père Raymond n’est pas d’essayer de convertir qui que ce soit, mais simplement de créer un lien fraternel entre les communautés. D’ailleurs, les prénoms en arabe et en français que l’on voit sur certains portraits de Raphaël créent un pont entre ces algériens et les spectateurs de l’exposition.